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Gestion des déchets en cabinet dentaire

Réduire les déchets est un moyen simple et efficace d’engager la transition écologique, tout en apportant des bénéfices importants pour l’environnement et le fonctionnement du cabinet.

Sommaire

La gestion des déchets est l’un des axes d'action les plus simples pour engager une transition écologique. Pour l’année 2025, l’ONG Global Footprint Network a évalué qu’à partir du 24 juillet nous avions consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète est capable de produire en un an pour régénérer les ressources consommées ou absorber les déchets produits (contre le 1er août en 2024)1. Tout déchet produit, même recyclé représente un impact sur les milieux naturels. Le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit. 

Optimiser la gestion des déchets vise à limiter leur impact environnemental et présente également de nombreux cobénéfices pour le cabinet et l’équipe notamment en termes de qualité, de santé publique et au travail et d’équilibre économique. Un guide complet sur la gestion des déchets, intitulé "Moins et Mieux", a été créé par vos URPS, vous pouvez le consulter ici

Quelques éléments clés vous sont partagés dans cet article :

Connaître les différentes catégories de déchets au cabinet

Le prérequis de toute démarche environnementale au cabinet est le respect des recommandations professionnelles. La gestion des déchets est encadrée par plusieurs textes (Code de la santé publique, Code de l’environnement, etc.). Le titulaire du cabinet est légalement responsable des déchets qu’il produit, de leur tri jusqu’à leur élimination.

Cela implique :

  • de connaître les différentes catégories de déchets: non dangereux et dangereux, parmi lesquels : déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI), chimiques et mercuriels (DRCT), électroniques DEEE), et par assimilation médicamenteux (DIMED),
  • de trier correctement les déchets selon leur catégorie et leur nature,
  • de respecter les conditions de stockage (durée, emballage, sécurité),
  • de respecter les obligations et filières spécifiques de collecte et d’élimination pour tous les déchets dangereux 
  • de garantir la traçabilité (via la plateforme Trackdéchets),

L’optimisation du tri DASRI est aussi importante d’un point de vue de la gestion des risques sanitaires qu’écologiques. Aucun recyclage des matières résiduelles ayant suivi la filière DASRI n’est possible et le traitement de ce type de déchets émet 3 fois plus de gaz à effet de serre que la filière des déchets ménagers. 

Les récents avis du Haut conseil de la santé publique et l’actualisation des recommandations par le Ministère de la santé vont dans le sens d’une moindre production de DASRI : « la seule présence de sang ou de liquide biologique ne constituant pas un critère de classement systématique en DASRI dès lors qu’il n’y a pas de risque d’écoulement » , en dehors des déchets anatomiques et des OPCT/perforants, la plupart des déchets d’activité de soins (DAS) produits en cabinets dentaires suivent une filière de déchets classique. 

A retrouver au sein du guide URPS "Moins et Mieux", ce tableau de facilitation pour optimiser la gestion des déchets au cabinet (tableau 1)

Tableau des consignes de tri des déchets au cabinet dentaire et risques, interURPS, 2025.

Plastiques et bioplastiques : attention aux fausses solutions

Le plastique est omniprésent en cabinet dentaire. Quelques éléments clés et données nous invitent à limiter son usage au strict nécessaire. Son recyclage est limité (moins de 30 % en France). En effet, malgré  l’extension des consignes de tri pour tous les emballages, tous les plastiques considérés comme recyclables, ne sont en pratique pas tous recyclés. En France, seuls 3 des 7 types de plastiques le sont potentiellement. Ils sont repérables par les chiffres 1, 2 ou 5 à l’intérieur de l’anneau de Môbius

Logos de recyclage des plastiques n°1 (PET), n°2 (PEHD/HDPE) et n°5 (PP), qui correspondent aux types de plastiques disposant de filières de recyclage en France.

Cela concerne les emballages en plastique rigide en polytéréphtalate d’éthylène (PET) ou n°1 coloré, en polyéthylène haute densité (PEHD) n°2 et en polypropylène (PP) n°5 ont des filières de recyclage. De rares filières pour plastiques souples PET PEHD sont également mises en place.

Dans les contenants plastiques, les phtalates (dont certains sont reconnus comme étant des perturbateurs endocriniens) sont parfois repérables grâce au logo présent sur l’emballage des dispositifs médicaux (DM) qui n’est pas obligatoire.

Symbole normalisé indiquant la présence de phtalate (PHT) au sein du DM accompagné du nom de dérivé. Les substances reconnues comme les plus à risque : DEHP (Di Ethyl Hexyl Phtalate) - BBP (Butyl Benzyl Phtalate) - DBP (Dibutyl Phtalate).

Le bisphénol A est très souvent présent dans les plastiques de type 3 (Polychlorure de vinyle – PVC) ou 7 (Divers dont les polycarbonates – PC). Un tableau récapitulatif des différents types de plastique, de leurs risques, recyclabilité et utilisations fréquentes issu du guide déchets Moins et Mieux crée par votre URPS est téléchargeable ici.

Concernant les bioplastiques, ils sont trop souvent présentés comme « écologiques » alors qu’ils ne sont pas sans impact et leur développement présentent plusieurs limites dont le fait qu’ils restent à usage unique. 100% de leur composition n’est pas biosourcées, issus de l’agriculture biologique ou 100% biodégradables… Plus vertueux si les matières premières sont issues de déchets ou de résidus agricoles, plutôt que de monocultures intensives. De plus, de récentes études comparatives ont permis d’observer qu’une toxicité élevée a été détectée dans tous les « bioplastiques » à base de PLA et plus généralement que les plastiques biosourcés à base de végétaux sont tout aussi toxiques que des plastiques conventionnels. 

Comment agir ?

Tout mettre en œuvre pour réduire les déchets à la source puis optimiser les gestes de tri et recyclage en suivant la stratégie des 5R, avec une hiérarchie des actions à mettre en place :

  1. Refuser : éviter l’inutile (échantillons, gadgets, consommables superflus),
  2. Réduire : limiter les consommations au strict nécessaire, intégrer les critères écoresponsables lors des achats,
  3. Réutiliser : questionner la pertinence des consommables à usage unique non justifiés (draps d’examen, têtières, lingettes pré imprégnées, kits à usage unique…) souvent remplaçables par des alternatives réutilisables ou limiter la consommation des incontournables (gants, masques) en travaillant sur l’ergonomie et le parcours patient par exemple, opter pour du matériel reconditionné, mutualisé, etc.,
  4. Recycler : trier correctement selon les filières locales.
  5. Repenser : organiser différemment en repensant l’agenda, rendez-vous plus longs pour réduire les ressources mobilisées sur l’ensemble du plan de traitement ; soutenir la mutualisation d’équipements, achats groupés, etc. 

Cette méthode s’adapte facilement à chaque cabinet et offre des bénéfices immédiats : baisse des coûts, simplification logistique, image valorisée auprès des patients. Un tableau vierge créé par les URPS vous est proposé en téléchargement afin que vous puissiez l’afficher et le compléter au fur et à mesure de la démarche. 

Agir dès maintenant, à son échelle pour une démarche gagnant-gagnant

Intégrer la démarche écoresponsable au sein de la gestion du cabinet dentaire est progressive, chaque geste compte et les bénéfices sont multiples :

  • Sanitaires : moins de pollutions, moins de risques pour les patients, les soignants et les écosystèmes,
  • Économiques : réduction du gaspillage, optimisation des achats, valorisation de l’image du cabinet,
  • Organisationnels : simplification de certaines procédures, meilleure maîtrise des flux,
  • Collectifs : contribution active à la promotion de la santé publique et à la transition écologique.

Retrouvez ici le guide complet de vos URPS.

Bibliographie

1. Code de l’environnement. (dernière mise à jour). Partie réglementaire – Gestion des déchets. Légifrance. https://www.legifrance.gouv.fr

2. Code de la santé publique. (dernière mise à jour). Partie réglementaire – Déchets d’activités de soins. Légifrance. https://www.legifrance.gouv.fr

3. Commission européenne. (2023). Cutting plastics pollution: Financial measures for a more circular value chain. European Commission.

4. Global Footprint Network. (2025). Earth Overshoot Day 2025. https://www.overshootday.org

5. Haut Conseil de la santé publique. (2023). Avis relatif à la catégorisation des déchets d’activité de soins et à la réduction des DASRI. https://www.hcsp.fr

6. Ministère de la Santé. (2025). Déchets d’activité de soins : comment les éliminer ? Tome 1 : Déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI). https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/dasri_plaquette_d_informationt.pdf

7. Ministère de la Santé et de la Prévention. (2024). Recommandations actualisées sur les déchets d’activités de soins (DAS et DASRI). https://solidarites-sante.gouv.fr

8. Ministère de la Transition écologique et solidaire. (2015). Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Légifrance. https://www.legifrance.gouv.fr

9. Trackdéchets. (s.d.). Plateforme nationale de traçabilité des déchets dangereux. Ministère de la Transition écologique. https://trackdechets.beta.gouv.fr

10. Zimmermann, L., Dombrowski, A., Völker, C., & Wagner, M. (2020). Are bioplastics and plant-based materials safer than conventional plastics? Environment International, 145, 106066. https://doi.org/10.1016/j.envint.2020.106066

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Comment réduire l’impact écologique de mon cabinet ? / Par où commencer ?

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